Lundi 10 août 2009 à 19:05


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 T'es mignonne mais t'es un gros bébé et personne ici n'est ta maman. Personne ici ne peut te transmettre quoi que ce soit qui te fasse grandir. Personne n'a les bras moins chétifs que les tiens, pour te soulever, pour te porter, pour te bercer.
 Tu me plais avec tes rêves de princesse, tu me plais avec ton esprit oisif et sentimental, mais j'en ai plein les bras de moi, tu as beau devenir de plus en plus maigre, je ne te soulèverai pas.  Je ne te porterai pas en moi comme un parasite. 

Samedi 8 août 2009 à 13:27




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 Sans doute, les seules esthètes véritables sont celles qui regardent la beauté du même sexe sans une grimace de jalousie, et qui ne voient dans toutes ces grâces qu'un hommage de plus a la beauté adorée.

Mardi 4 août 2009 à 0:39

 

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Elles auraient du le garder près d'elles encore, dans cet univers confiné de mondanités de femmes, de coquetteries. Il aurait respiré leurs robes.
Elles seraient restées maîtresses de son éducation et auraient joui du plaisir du génie scientifique, de l'herboriste qui, en mettant une plante diurne dans un lieu sombre, observe sa lente évolution, son adaptation au milieu, et assiste à la naissance d'une nouvelle espèce.

Ainsi, ce jeune homme orphelin, au père autoritaire et assoiffé de spéculations, se serait épanoui entre les effluves de parfums de ces dames. Il aurait gardé ses traits fins, sa peau douce d'enfant délicat et sa bouche ourlée d'une délicieuse candeur.

Que l'ont-elles laissé partir pour les Indes, se durcir la peau et le caractère, brunir son visage et son âme, brûlés au soleil des affaires?
Egoïstes? sans force? Idiotes...- je ne sais pas - de laisser partir un jeune homme sans véritable éducation, emporté par les lois de la nécessité qui ne connaissent plus la morale.

Elles ont laissé les germes terribles fleurir alors qu'elles détenaient le pouvoir de ne faire jamais devenir tigre le chaton.

Ses muscles se développent au fur et à mesure qu'il jette les noirs dans les cales du bateau pour la fructueuse traversée. Ses mains se font rugueuses et trapues, façonnés par la corde rude. Ses mâchoires deviennent saillantes et carrées, habituées aux nourritures de tous les pays où il vend ces hommes. Sa virilité, enfin, envahit son corps avec un élan sauvage à chaque port, où des femmes sans pudeurs l'attendent.

Voilà la négligence de ces femmes débiles qui ne connaissent ni le plaisir d'éduquer ni d'expérimenter, qu'elles abandonnent à la nourrice et au scientifique.

Elles aurient pu pourtant faire de ce jeune homme l'invention la plus considérable qu'il soit : un homme fait pour les femmes.

































Lundi 3 août 2009 à 23:52



 

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Peut-être que j'en attendais moins... Enfin est-ce qu'on peut dire cela. Pas moins seulement qu'on me laisse avancer, qu'on nous laisse avancer. Découvrir avec des yeux émerveillés, qui cherchent à tout capturer mais n'y arriveront jamais. Que quand je me couche le soir, je puisse penser à tel détail qui est un mystère, un drôle de hasard  jamais résolu et qui flotte encore dans la tête, comme une chose vaine à découvrir.  

J'ai pu me noyer dans ces jungles fertiles conçues dans les moindres détails par ce créateur virtuose, et qui sentent toujours, après des années, le parfum capiteux de la complexité vrai.

Vous m'avez déçu. C'est une infime déception mais c'est bien de cela qu'il s'agit.
Certes je salue le talent du créateur, le noyau poignant, le langage fin, ses idées profondes, ses petits jeux d'esprit.

Ce qui est aussi ce que je condamne.

Mais laissez-nous avancer merde! Tout ce qu'il crée il l'offre sur un plateau, il le montre, il le glorifie.
Un cheval de course qui se flatte lui même les flans ! A t-on jamais vu ça? 
Ce qui est admirable dans la course c'est le corps du cheval qui se jette, éperdu vers un but singulier et imaginaire et qui oublie les lois de l'apesanteur.
Et ce monsieur qui, malgré lui, toujours nous ramène à la lourdeur, sans laisser jamais aucune possibilité d'envol. 

Mêmes ceux qu'il a créé, intrigants, singuliers personnages; pourquoi faut-il qu'il les barbouille sans cesse de traits plus grossiers pour signifier leur rôle, qu'il leur fourre dans la bouche ses petits aphorismes, ses petites phrases moralistes tellement littéraires et qui sonnent si faux. De pauvres marionnettes grotesques. Voilà ce qu'il en a fait et je le regrette. 

Je reconnais pourtant comme je suis partiale et avec quelle rigueur je juge celui qui suit le virtuose et que je n'hésite pas à qualifier de médiocre. Mais celui qui n'est pas virtuose n'a pas le droit de prétendre à l'art et surtout d'appeler par lui la postérité par quelques sentences qui se veulent cyniques et puissantes.

Dimanche 5 juillet 2009 à 20:26

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 Entre les lignes sous la pluie je te découvrais le visage mouillé, épanouie, heureuse... Je ne sais pas. Comme il dit, comme il te décrit, comme tu es.
Et ce gouffre. Tu disparais.
Nous ne te connaissons plus. Il espère sans doute, j'espère surtout que cette pluie de plomb n'est pas aussi familière à ton visage que celle qui te caressait les joues "ce jour là". Je ne savais rien de plus, voilà. Une histoire inachevée, à peine esquissée. Le mythe d'une femme florissante à la mort secrète. 

Et tu renais comme ça.
Je t'entends, tu chantes, je ne le croyais pas.
 Une grande femme sombre qui chante Nantes sous la pluie. Qui chante la mort encore.
Et je sais qu'il est mort et que toi aussi tu es morte aujourd'hui dans ce monde matériel où il fumait, où  tu riais et où les hommes se détruisaient. Mais sous les ruines, les cendres, et les éclats de rire brisés, ce lieu d'immortalité où il écrit et tu chantes. Toujours. Et je le lis, je t'entends.  
C'est peut-être une coïncidence, un superbe hasard, mais je sens que même morte tu laisses derrière toi la trace chaleureuse et vibrante de ce que tu es, comme une effluve de parfum qui parvient jusqu'à nous qui n'avons rien d'autre de toi à quoi nous puissions nous raccrocher. Tu jouis de ton imaterialité qui nous fait tant te désirer. 

Je suis heureuse, finalement, que tu ne sois pas morte en souriant alors qu'à peine tu t'épanouissais. Je suis heureuse que tu ais vécu, que tu ais eu le temps de devenir cette femme grave qui chante doucement sa peine en un filet de voix traversé par bien des pluies. A présent je comprends que tout ne s'arrête pas à Brest, ce jour là.

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