Lundi 11 février 2008 à 19:16

Je ne veux pas revenir. C'est si doux de partir, je ne connais rien de plus beau. Mais il faut toujours revenir. Je ne veux pas revenir! On vous fais croire à un atterrissage en douceur, on vous sourit, on vous parle, on vous caresse. On enduit vos ailes de marée noires! Voilà , on roule tout ce qui vole encore dans vos têtes dans le cambouit!On le déchire,on le malaxe si bien qu'il ressemble à ces gros boudins noirs plein de sang de bêtes.Et on vous le fait ravaler. On vous fais ravaler des batements d'ailes sanglants, roulés dans du cambouit.Et c'est dégeulasse, c'est vraiment dégeulasse ! Et on doit mâcher sans rien dire. Et je dois mâcher sans rien dire. Et je ne peux surtout pas pleurer parce qu'ils  me regardent. Ils glaviottent tous  de rires gras. C'est vrai, rien n'est triste. On bouffe bien ici et tout le monde à le ventre rond. De gros poings martellent la table et ma pauvre tête, comme si elles n'étaient pas encore assez plates. Et ils rigolent tant et si bien qu'ils me crachent sur la joue. C'est le seul moment où il est possible de pleurer, ça ne se verra pas . C'est ridicule, pauvre petite chose démunit qui a envie de pleurer c'est si ridicule qu'on lui recracherait dessus, moi la première. Mes paupières passent vite la serpière. Avant que tout croupissent sur le bord de mes yeux.Tous mes petits rêves pèsent très lourds sur mes paupières, fatiguées de passer la serpière. Ils rampent parterre. Oui, il préfèrent encore devenir des vers-de-terre. Ils se cachent, surtout ne pas se faire répérer, surtout pas. Je les vois ramper. C'est finit, je les vois ramper. Je suis revenue. Ils laissent une trace gluante derrière eux, en se mouvant de façon obscène. Ils sont si laids. Ils sont immondes. Et je le sais, je suis immonde..Je me mords très fort les doigts, pour ne pas voir ça. Et mes doigts rampent sur mes lèvres et sur mes dents, délivrant un liquide rouge et gluant. C'est si affreux ce que l'on mange ici! Je ne peux plus rester! je lèves les yeux au ciel! Quelle conne! NAN ! Quelle conne ! Je vois le dernier oiseau blanc qui jaillit de mes yeux. Il s'envolle vite par la fenêtre. Une main vive d'habituée ressert sa grosse poigne autour de son cou. J''entends l'oiseau  pousser des cris tonitruants. Je prie pour que l'on me crache à nouveau sur la joue, que je puisse pleurer tout mon saoul. J'entends le bruit de la hâche sur son cou blanc. J'entends la carcasse qui cède. On le farcit de marrée noire lui aussi. Demain, il y aura un  fameux festin et je me régalerai  ici bas puisque je ne repartirai plus jamais.

Samedi 9 février 2008 à 20:27

Allez viens on s'arrache!

On va s'vautrer  sur le canapé regarder la star ac' toute la journée, puisque dans canal + le bouquet y a une chaîne géniale qui te permet de les matter 24/24. Vouai, on va faire ça, on se sentira moins seuls quand on racontera c'qu'on a regardé à la télé.

Et on aura plein d'amis comme ça,  tu verras, ça sera super, tous les français seront nos copains. Et on ira tous ensemble au concert de Johny, ha vouai enfin ! Notre idole de jeunesse qu'on s'est entrainé à boycotté quand i nous a lâché pour la Suisse.

On adulera Sarko même! Vouivoui, avec  un petit effort je te dis! On mettera sa photo sous notre oreiller et on cauchemardera plus jamais! Ha vouai putain, regardes un peu c'qui s'ouvrira enfin à nous ! On aura même plus besoin de faire grève, on sera plus jamais révolté, on pourra même réécouter Carla! Si c'est pas merveilleux ça ?! On arrêtera enfin de se faire chier en pensant aux malades qui crèvent avec leurs médocs même plus remboursés! Et on arrêtera enfin de se faire chier avec ces utopies que sont la justice l'égalité et toutes ces merdes iréalisables.

On va vivre dans un hôtel à Tokio, on ira en boîte danser la tekto e tça ira beaucoup mieux. Ca ira tellement mieux. On se sentira enfin au centre d'un fait de société.

Vendredi 1er février 2008 à 18:04

Notre union a bien fait d'attendre mon amour vois-tu, je ne t'aime plus.

La beauté est un vieil amant qui n'a plus toutes ses dents.

Je ne le regrette pas, c'est un joli sourire qui a fanné là.

C'est un joli sourire qui, en une ébauche,a embaumé tous les jours de la pendule et du sablier.

C'est un sourire que je n'ai jamais osé ceuillir,  et tant mieux,  il n'y a rien a regretté maintenant que l'automne est arrivé.

Tu ne peux plus mordre la vie à pleine dents mon vieil amant, ce n'est plus de ton âge, alors je t'achète de la purée, des journaux en papiers machés, ça nourrit tes ternes journées.

Et tu regardes des films en couleurs qui ne sont pas de ton temps, pour éviter de broyer du noir, pour éviter broyer du noir et blanc.

Ces tableaux que tu as tant aimé ont peut-être noircit . Je ne leur trouve plus l'éclat de jadis. Ce sont des natures mortes...elles aussi.

Et tes beaux cheveux ont blanchi. Doucement, discrètement, comme les saisons passent. Mais ici rien ne renaîtra. Ce n'est pas trite, ne pleures plus, ce n'est pas triste puisque je ne t'aime plus.

Je te pardonne d'avoir tant changé. Je te pardonne d'être périssable.

Pardonne moi de t'avoir oublié. Pardonne moi d'être immuable.

Les araignées, se passent le fil, Parques agiles. Les araignées tissent leurs toiles sur ton plafond cérébral.

La beauté est une vieille amourette qui n'a plus toute sa tête...


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