http://libelll.cowblog.fr/images/5174380grungecadrandutelephonecassevieux.jpg 

C'était en 1998.

    J'étais malade.Je pénétrais pour la première fois dans la bien gardée "salle des professeurs" alors que la maîtresse s'approchait du téléphone pour appeler mes parents.

    Sur une petite table, un napperon, sur le napperon le fameux téléphone. Devant mon étonnement, elle m'expliqua qu'il était très ancien. En effet, l'ère du portable n'était pas encore, mais le téléphone à touches était partout. Les enfants de ma génération ne devaient plus voir le téléphone à cadran que comme une antique vieillerie abandonnée au grenier, un objet silencieux, qui dormait sous la poussière chez un parent âgé et, plus tard, la marque d'une époque passée dans les films alors vieillis.


   Moi qui savais déjà appeler, taper le numéro, je fus étonnée d'assister à une pratique qui m'était mystérieuse. Mon savoir devant cette étrange machine était réduit à néant.

    Je comprends aujourd'hui seulement qu'il s'agissait de  "composer le numéro" sur cet objet musical et mécanique, comme lorsque l'on écoute le mécanisme d'un coffre fort pour trouver la combinaison juste qui permettra de l'ouvrir. J'appartenais en effet à l'ère naissante du clavier, où le numéro et  le code se "tapaient". Si nous voyons encore aujourd'hui sur certains distributeurs de billets la formule "composer votre code" c'est dans l'espoir nostalgique que le bruit strident des touches écrasées rappelle la mélodie qui guidait celui qui avait l'art d'écouter;