Jeudi 27 août 2009 à 13:22
Je me suis demandée si c'était cette nonchalance, ce sourire détestable et ravageur de l'homme adorable et adoré.
Mais il s'agissait d'autre chose, qui lui était propre, qui se trouvait finalement dans l'ombre, derrière la vitrine
-certes attrayante- qu'il affichait, mais qui chez d'autres, m'avait seulement fait sourire.
C'était cela, tapis dans l'ombre, pourtant à l'origine d'un éclat intérieur, qui nous amène à appeler "brillants" ce genre de personnages. C'était cela : cet esprit vif et pointu, cette vision exacte, cette justesse du corps; qui semblaient s'excuser en une sorte de modestie railleuse. Et celle-là paraissait piétiner autant de richesses sans le faire vraiment.
L'art virtuose du funambule qui donne l'illusion de courir maladroitement sur un fil, mais qui jamais ne tombe. L'adresse inouïe derrière l'instabilité apparente. Ce pouvoir exercé -presque malgré soi- sur l'apesanteur et sur les foules.
Je pense que c'est cela, chez lui, qui m'a arraché ma fascination.