Vendredi 30 décembre 2011 à 14:04


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 Dodelinant doucement de la tête, elle semble donner avec une assurance placide la juste mesure des choses.

Elle ose avec une témérité tendre dire son déplaisir quand on veut la surprendre par de vains artifices.

Elle laisse étonné de la beauté indécise de son dos, légèrement courbé derrière la nuque, qui semble fatigué de céder sous le poids d'une poitrine maternelle, tandis que la délicatesse de ses jambes fait douter de cet âge qu'on lui devine.

Et ce sourire impassible, victoire discrète et cruelle sur tout ce qui s'altère, sur les doutes fiévreux et les peurs débiles est-ce le fait de sa surdité, de sa bêtise de femme, volage et heureuse, insouciante et enfantine par essence, désir et angoisse du poète, érigée et pétrifiée en Vénus de pierre, ou est-ce le fruit d'une maîtrise parfaite, d'une humilité concertée, qui se prête à la comédie qu'on lui impose avec une telle application qu'elle fait disparaître la fragilité palpitante de l'être sous l'inaltérabilité du masque?

Lundi 19 décembre 2011 à 16:27



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 Alors que je retrouvais le trône trop longtemps laissé vacant de mes amours souveraines et que j'aimais mes soupirants d'une même radiation sereine, je craignais le surgissement troublant d'une passion malsaine d'une reine pour son troubadour.
Je craignais que naisse dans les germes de cette générosité diffuse, dans le désir de l'autre et dans la contemplation de son altérité, le poison d'un caprice de précieuse lassée des manières polissées de sa race dégénérescente  et convoitant vicieusement la rugosité naïve de l'homme du peuple, objet de curiosité scientifique exposé à son insu dans une foire de l'étrange toute intérieure. 

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