Les couleuvres en rêvant se lovèrent
Contre le sein de la terre.
Les couleurs des lumières levèrent
L'ombre, au réveil.
La veille oubliée,
Les avait condamnées.
Mais l'heure nouvelle
Leur donnait, plus belle
La terre inviolée,
Un nouveau destin
A embrasser
Contre le sein nu
D'où elles étaient nées.
L'oeuvre inconnue
Etait à créer.
Il fallait croire,
Contre le passé.
Elles allaient croître
Et prospérer.
Au réveil, les couleurs,
Rêves des couleuvres,
Brillaient sur la terre
D'une lumière singulière
Et le sein nu de la terre,
Loin de la lune
Respirait d'une chaleur brune,
Régulière.