Dimanche 13 septembre 2009 à 14:47


 Je me dis toujours, et aujourd'hui je me le suis répété, qu'une lettre à Elise c'est quand même beaucoup plus classe qu'une note à Béné.

Dimanche 13 septembre 2009 à 10:08





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Ce Dimanche à Etampes, il a couru sous la pluie, certainement.
Il rentre, se détrempe, en s'ébrouant comme un chien.
Ce Dimanche à Etampes, il a laissé ses mains
Sur le piano blanc de la pièce d'en haut où il a joué longtemps.
Abandonnées au salon, ses mains sont comme une invitation
A je ne sais quel voyage, a le suivre sans bruits sous l'orage,
A exposer son visage aux clapotis de ces doigts, 
A la tempête de Barjavel, aux jeux d'eaux de Ravel,
A le suivre enfin, en je ne sais quel endroit.
Ce Dimanche à Etampes, il vient chercher son bien.
Il lit entre mes tempes que je l'ai suivi ce matin.
Récupère ses mains et me laisse là à mi-chemin
Sous la pluie diluvienne d'ivoire et d'ébène.


Mercredi 9 septembre 2009 à 10:45

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La surprise, le choc, pour un esprit sensible à cette abstraction esthétique du littéraire, de voir exister sous la lumière du réel, sous les lois de l'apesanteur un corps, un individu, qu'il avait sublimé par la mémoire, mis en scène par l'imagination, et enfin doré de cet éclat, de cette auréole que les auteurs romantiques posent sur la tête de leurs héroïnes.
Le choc, de voir cette vague lumière éclabousser de vie, de voir déchirer d'un rire brutal une étoffe de mystère. La peur et l'excitation de cette proximité obscène. Le désir mêlé de dégoût de voir l'idée parfaite prendre les forme et les contours vertigineux d'un corps.
Peut-être cette surprise que tu as ressenti de me voir décidément trop humaine.

Dimanche 6 septembre 2009 à 15:52


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La tsarine Natacha regagne son palais de Nachodka.
La mandarine dans sa main, lui glace un peu les doigts.
Avec son hermine, sa chapka, la tsarine rentre à Nachodka.
Sa littérature de mousseline l'attend sur ses draps de soie.
Et c'est dans un bain de mousse fine qu'elle baigne ses évasions clandestines.
En quelques lignes elle s'évade là bas, en Chine, en France, au Panama;
Suit, d'un doigt délicat les histoires de rois, de princesse, de tsarines;
Se délectant autant des cartiers de mandarine que des chevaliers couronnés d'exploits.
Dans son palais de feutrine, la tsarine ne connaissait pas
Kafka ni Soljenitsyne , et serait pétrie d'effroi 
Si la hâche de leur écriture venait frapper sa littérature
"d'un coup de poing sur (son) crâne" de platine.
La Sibérie n'existe pas, ni Alois, père maudit.
Et la tsarine dans son lit ignore le rouge du sang et du drapeau,
Ne connaît que le rouge ardent de son manteau.

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