Lundi 28 mai 2012 à 23:27


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 C'était à l'orée du rêve
Où seule sur la grève
J'adorais un monde étranger
Pionnière, peut-être,
J'allais le pas léger
Avant les premiers déluges
où l'ombre, triste refuge,
Accueillait les âmes éplorées.
J'implorais avec le coeur
Dans la langue des voyageurs
Qui ne connaît pas d'alphabets,
A l'heure où la lumière naïve
Brillait de son ardeur native,
A l'heure où je n'étais pas née.
C'était à l'orée du rêve,
là où remonte, fugitive,
la réminiscence captive
Qui roule sous la paupière
Au réveil.


Vendredi 11 mai 2012 à 18:30

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Après quelques années, je constatais avec amusement le retour vers moi, comme les feuilles ramenées inexorablement par le vent en automne, de quelques personnes lointaines qui s'en étaient allées et, devenues atones, avaient perdu leur voie, en chantant la joie des amours estivales, pareilles à la cigale qui, perdue, revenait ensuite sur ses pas après les premières peines.
Un souvenir fugitif, une sensation, une illusion me ramenaient ces pauvres êtres qui magnifiaient avec les ornements de leurs fantasmes ce qu'ils prenaient pour un âge d'or perdu au regard de la peine qui les accablait alors. Je leur laissais  ce qu'ils avaient de plus précieux, ce rêve fumeux, en m'évanouissant à nouveau devant un désir qui ne m'était pas dû, comme les feuilles poussées inexorablement en automne qui fuient, se recroquevillent et meurent d'une danse telle qu'on leur prêterait  une vie autonome.

Samedi 5 mai 2012 à 0:05

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 Son crayon ne tient plus dans sa main.
Il remet chaque ligne à demain.
Il est loin, le temps du succès facile
Où sa plume gracile traçait son destin.
Son crayon ne tient plus dans sa main.
Il respire chaque ligne pour rien.
La poudre blanche, de l'intérieur,
Ne farde pas le fond d'un  coeur.
Il prend un rail vers un ailleurs,
Mais la poutre flanche, les planches cassent,
Le train déraille gare Montparnasse.
Son crayon ne tient plus dans sa main.
Elle ne tremble plus mais reste lasse
Et laisse passer par paresse
entre le majeur et l'index
Les rêves usés de strass,
Les  excès lassants de sexe. 
L'ampoule crasseuse et dénudée
Qui enroule sa lumière de fumée 
N'éclaire plus que la face immobile
D'un funambule tombé du fil.







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