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Ses fantasmes épars, ses rêves décharnés me semblaient sincères.

Dans cet amas illisible, mal écrit peut-être, je voyais sa pensée labile et je fus saisie de la voir ainsi se perdre dans la nébuleuse virtuelle.

Il vivait après moi. On pouvait donc vivre après moi. Je sentais une excitation proche de celle du félin qui observe vivre frénétiquement la souris qu'il a relâché, attendant le moment propice pour...
Pour moi il n'y aurait pas de moment propice. Et je serai toujours l'observateur fasciné, tapis dans l'ombre, qui jouit du pouvoir qu'il n'exerce pas.

Les sursauts des premiers instincts passés, je m'abîmais dans la contemplation de cette pensée autre, si peu rationnelle. Sa vérité me touchait au coeur et me ramenait à la coquille vide de ma propre écriture structurée, qui craint toujours de s'écrire. Je trouvais dans ces mots fautifs, ces phrases sans alinéas, avec à peine un espace, un point, sans ponctuation parfois : une vérité nue, sans complexe, dont j'aurais été bien incapable. Et j'en fus touchée.

Car Il y a longtemps je m'étais dis cela. Je m'étais dis qu'il existait en lui un génie ensommeillé, que j'étouffais peut être par trop de douceur. Ce génie là naît de la fange et de la peur, des espoirs déçus. C'est sans nostalgie aucune que je regardais prospérer à nouveau ce génie, loin de moi trop bonne et trop néfaste à la fois.