Mardi 24 juin 2008 à 11:10








Monsieur, vous me semblez bien à cheval sur vos principes. Je dirai même écartelé entre quelques idées butées. Vos partis, trop à l'étroit ne comptent plus que quelques partisans mous.


         Je vous proposerai, Monsieur de débrider un peu cette tenue rigide et de descendre de scelle qui vous cravache à coup de cravate, de celle qui porte la même culotte que votre cheval.
       Oui, Monsieur, regardez plutôt celle qui lance des œillades muettes à vos œillères aveugles. Donnez-moi les rennes, Monsieur, et je chevaucherai vos principes avec ardeur.



Lundi 23 juin 2008 à 20:13

Pour cette femme-singe, j'ai des égards d'homme séduit qui se retient péniblement...


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Samedi 14 juin 2008 à 12:37





Je te devine qui te dandines sur des musiques qui swing, my dear dandy.

Je te devines qui glisse tes doigts sur ta guitare, qui lisse le sol de tes chaussures noires.
Et tu aimes ça. Tu te donnes en spectacle à moi.
Tu me devines qui t'imagine torse nu dans un smoking,
Et tu aimes ça.

Tu me câlines
 De tes mots virtuoses qui font de moi une diva divine
Tu me chagrines
De ta mauvaise prose qui fout mon palais en ruine.
Je te devine qui te dandines sur des musiques qui swing, my dear dandy.
Et j'aime ça.

Je rie mine de rien, de tes mots de dédain, de ton air mondain.
Je te vois jouer à la dinette avec des manières d'homme du monde,
My dear dandy,
Mais pour rien au monde je n'échangerai la tasse que tu me tends.
My bear dandy drink a beer in a cup of tea...


Mardi 10 juin 2008 à 20:27








    Les jolies images et les métaphores précieuses ne sont pas faites pour parler des choses vraies, des choses percutantes du vrai, des impressions claires directes et brutales. Elles sont faites pour trainer sur des bouts de rêveries, sur des vagues idées. Elles sont faites pour draper délicatement les choses les plus dégueulasses et inavouables.
    Et pourtant, quand je te vois, petite funambule sur ton fil, qui file la métamorphose de fille en oiseau, d'oiseau en flamant rose...j'ai envie de te gifler et de tellement d'autres choses, tu sais... J'ai envie de te faire tomber; pas seulement pour te rattraper (je crois même que je ne le ferai pas) mais pour me prouver que tu n'es pas quelque chose qui s'écrit joliment, petite muse, pour me prouver que tu te sens, que tu te vie, que tu te parles comme un corps ordinaire, comme une langue ordinaire et que tu es bassement et sensuellement sur terre.


Mardi 10 juin 2008 à 20:13






J'ouïs dire qu'aujourd'hui Louis se produisit ici même, et je n'y étais pas.

Pour rien au monde je n'aurai voulu manquer cela.
Quelle étourdie je suis, maudite je sois.
Je suis sûre qu'il a suscité les acclamations des spectateurs, qu'il a su si bien parler de lui, Louis; comme il le fait à chaque fois, avec sa voix qui susurre des mots loufoques qu'on ne comprend pas.
Louis est un savant, c'est pour ça.
Louis a un talent d'orateur inouï.
Il hypnotise la foule: troupeau de mouton à ses genoux.
Le génial Louis, Louis le loup, au sourire charmant, aux crocs luisants.
Accrocs, les spectateurs rient en le voyant, meuglent joyeusement; des millions de vaches qui rient grassement devant le petit Louis frais et pimpant.
Lui le monarque omnipotent, rayonnant devant ses sujets impotents, empotés, embobinés!
Il s'en lèche les babines.
N'empêche, j' aime qu'on me dîne.
Je me jette éperdue dans les rues de Noeil-beau-vin, cherchant vainement le Divin mais ne trouvant que des miettes de festin du carnage humain.
Une pomme rouge dans la bouche, la queue en tire-bouchon, je regarde la rediffusion à la télévision...



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