Dimanche 31 janvier 2010 à 23:46





 La peau de safran de Sahra qu'un souffle, qu'un vent disperse, explose en scintillements secrets
La peau de safran de Sahra, ne souffre ni caresse ni main close qui la serrerait
Fuyant entre les doigts, lascive, comme le sable glissant qui ondoie, qui ondule 
Quand un souffle,un vent le disperse et l'explose en scintillement secrets
Quand un gouffre géant l'aspire l'expose au suintement d'une plaie
Criant, au bout d'une laisse comme l'animal gisant qui aboie et hulule

La peau de safran de Sahra qui s'écoule docilement dans le gosier du sablier
La peau de safran de Sahra saignée de cette étreinte perle goutte à goutte en rubis glacés

Mardi 26 janvier 2010 à 23:22

 


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Ces jours d'eau où j'avais la bouche pleine de mer, comme une baleine dont le rire indifférent inspire et expire la vague avec le même bien-être essentiel, ces jours là où je faisais confiance à un corps inerte que j'abandonnais à la dérive. Je me sentais tourner comme dans ces manèges en forme de soucoupe qui prennent un corps de chiffon dans un puissant mouvement centrifuge. Je riais en buvant la tasse à nouveau, ivre de ce tourniquet qui exerçait sur moi une pression à laquelle je ne pouvais échapper, frénétiquement heureuse de ma soumission à une folie qui semblait m'appartenir et me dominer à la fois. 

A présent que je suis le seul maître, et que j'examine hygiéniquement et cliniquement ce corps inconscient, j'injecte dans ses veines une eau stérilisée. Le laver enfin de cette insouciance de plusieurs années, des déchets charriés dans cette bouche par une eau impure, du rire gras d'une lourde ignorance. Et c'est cette frénésie froide, cet enthousiasme crispé qui m'envahit, alors que je me sens le pouvoir et la puissance du savant fou, du génie minutieux. Ces dernières nausées sont les ultimes flaques d'une vieille eau dormante et dangereuse qui menace de se soulever et d'engloutir un esprit lucide. Les yeux grands ouverts il faut continuer à se purger et ressentir ce bonheur médical du soin dispensé. Je suis propre et performante. 

Aurai-je encore du
Aurai-je encore du
Aurai-je encore du 

Ressentirai-je encore 

Mercredi 20 janvier 2010 à 23:53





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 I
mbécile, as tu oublié les finitudes d'un coeur humain?

Cette pompe laborieuse dans une usine désaffectée que tu prenais pour le siège d'un courage illustre dans un somptueux palais.
N'as tu pas assez goûté la fadeur et l'inconsistance d'une chair molle et sanguinolente  pour ne plus en faire cette nourriture qui t'affames ?
As tu oublié ce masque orné qui te rendais si aimable, pour paraître ainsi nu et repoussant devant cet organe qui se prétend mal voyant ?
Ridicule, tu t'agites et tu débordes comme une marmite grossière portée à ébullition et tu inondes de tes eaux dégoûtantes un amant fâché de cette brûlante passion.

J'avais oublié ce monstre énorme et sans visage qui offre dans l'espace immense de ses bras toujours ouverts un plaisir anonyme et infini. Détaché d'un corps sale et lourd, je rejoins encore cet ami de toujours, cet amant de tout temps qui, d'une humilité généreuse, m'avait toujours porté en passant pour un absent. J'offre ma foi passionnée à son géniteur véritable, cet étrange Dieu qui habite les rêves d'une immensité spirituelle.

Mercredi 13 janvier 2010 à 23:42


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Faudra t-il toujours que ses bras figés, en l'arrondi d'une embrassade esquissée, s'ouvrent également pour serrer contre son sein les plus divers vents?
Les soupirs d'un Zéphyr comme les larmes du Levant ?

Faudra t-il toujours que sa tête penchée semble grimacer ce sourire régulier, cet amour latent, qui reçoit indifféremment  
Les coups et les caresses du temps ?

Faudra t-il toujours que ses yeux prisonniers de lourdes paupières arquées jamais ne se ferment et ne portent sur le monde ambiant
Que ce regard d'ivoire dans lequel ils sont taillés ?

C'est mon plus grand souhait, madone macabre,
Que jamais tu ne réveilles ton grand corps de marbre
Que jamais tu ne reprennes un coeur qui ne point s'alarme,
Plongé dans la torpeur de rêves vagues et engourdis.

Que jamais tu ne ramènes ce don que tu m'as fait à la vie.

Samedi 9 janvier 2010 à 20:18





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 Je reconnaissais, en ce profil pâle dans la nuit, un fragment lunaire.
Je m'égarais dans cette beauté lointaine.  

Tandis que des yeux trompeurs et des sens abusés me donnaient l'illusion d'une proximité et d'une étreinte certaine, je me heurtais sans cesse au gouffre galactique qui m'éloignait de mes désirs. Je sentais lourdement peser sur ma poitrine le poids d'un monde dont j'étais l'éternelle prisonnière, la grossière bête de somme, condamnée à regarder le sublime Inconnu avec hébétude et impuissance. Je sentais comme, étrangère à la faible lueur d'une beauté singulière,

je ne la comprenais déjà plus;

et pour retrouver en m'éveillant le bien-être salvateur des sots, je me suis persuadée que cette part d'immensité, n'était qu'un cailloux vulgaire. Je la fis rouler d'un grand coup de pied et je riais, en la voyant s'abîmer dans la poussière, de ce rire gras et sonore des imbéciles dont la seule puissance consiste à salir l'infinie délicatesse de ce qui les dépasse.

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