Vendredi 14 mars 2008 à 18:04

Je crois que le temps a tourné et que le vent s'est levé sur nos amitiés passées. Elles se sont envollées, ce vaurien de vent nous les a vollé ! Et ta bouche ne souffle plus sur ma joue que ses bises glacées du Nord qui me font grelotter.

        Ils éclatent et se brisent , se brisent  et se brisent encore ses rires forcés sur nos lèvres crispées. Je suis assise sur un iceberg, là où il y avait autrefois tes tendres genoux.. Je porte pourtant  ce petit haut que tu préfères, couleur de lumière, comme un étendard joyeux et triste à la fois. Le froid me crache au visage tout le bien que tu pense de moi.

          Dans un ultime effort, j'essais de briser la glace avec mon marteau piqueur mais aucune de ses paroles glaciales ne se cassent. Alors, je  frictionne paresseusement entre mes doigts gourds  ce petit bout de nous qu'il nous reste,  mais je crois qu'il a cessé de battre. Je le laisse expirer doucement entre ces doigts pressants qui l'achèvent en croyant le sauver. C'est est finit. J'aurai pourtant tout essayé... me dis-je, l'âme plus lègère.Le vent vient lapper mes doigts rouges de sang. Je suis neuve et pure à présent.

 Et je m'en retourne d'où je viens, voir naître et mourir d'autres été et d'autres encore. Bonne nuit à tout ceux qui sont morts

Lundi 3 mars 2008 à 20:05

 Ton manteau, tes yeux , je crois les voir accrochés dans le feuillages des forêts.

 Je ne te fuis plus, je ne te fuis plus,  ma si belle petite muse, ma fée. Je ne te fuis plus. Je suis essoufflée, je renonce à te semer, mon petit grain de folie.

 Ton rire dévastateur est un furieux incendie. Tu fous le feu à tous nos ennuis.Et tous nos soucis partent en fumée...et en fumée...et en fumée...

Tu ne cesses de me suivre.  Ton prénom comme un tintement de clochette à mon oreille, puis comme une odeur à mon cou, et dans les lignes de ce poème de Prévert,  tu te consumes.Tu me parfumes et tu te fumes, petite folle. Et je t'aime fébrilement, comme un enfant trop fragile qui ne sait pas encore et qui apprend.

Dimanche 2 mars 2008 à 15:56

C'est dans le grenier, là où il est interdit de monter. Il y a un homme fou et noir qui joue de la guitare. Et il joue de la musique de fou et de la musique de noir. Dans le grenier, sur le fil de la musique, l'enfant trop curieux, sur son cheval à bascule se balance et la grand-mère trop fatiguée sur sa chaise à bascule se balance. Les parents qui dînent dans le salon se sont suffisement bouchés les oreilles pour ne plus l'entendre. De toutes manières, ils ne sont ni fous ni noirs et ils n'aiment pas la guitare. 

Samedi 1er mars 2008 à 22:13

La fin d'après-midi, un été. Je ne me rappelle plus l'année. Le soleil, joueur, s'est assit sur mes épaules. Il est si lourd qu'il applatit mon ombre parterre. Pourtant c'est moi qui ais mal aux pieds et qui ne veux plus marcher. Affreuses chaussures ! Le petit chemin de goudron me semble interminable. Je m'imagine la fraîcheur de la cuisine et une immense bouteille d'eau. Pour que ça passe plus vite je ferme les yeux. Ca a quelque chose d'effrayant et d'excitant de fermer les yeux en marchant, comme quand on ouvre les volets nu. C'est un défi, juste entre moi et moi; cependant,  tu  es mon complice involontaire. Ma main, glissée dans l'immensité de la tienne, ne craint rien, et ton ombre qui précède la mienne m'ouvre le chemin. Je ne sais pas à quoi tu penses parceque ta tête est loin de la mienne, même quand je renverse mon visage en arrière. Et toi non plus tu ne sais pas à quoi je pense, mais en jardinier attentionné tu cultives patiement tes semences en passant ta main sur ma tête.Alors je peux fermer les yeux tout le long du chemin de goudron,  je ne crains plus rien.

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