Je crois que le temps a tourné et que le vent s'est levé sur nos amitiés passées. Elles se sont envollées, ce vaurien de vent nous les a vollé ! Et ta bouche ne souffle plus sur ma joue que ses bises glacées du Nord qui me font grelotter.
Ils éclatent et se brisent , se brisent et se brisent encore ses rires forcés sur nos lèvres crispées. Je suis assise sur un iceberg, là où il y avait autrefois tes tendres genoux.. Je porte pourtant ce petit haut que tu préfères, couleur de lumière, comme un étendard joyeux et triste à la fois. Le froid me crache au visage tout le bien que tu pense de moi.
Dans un ultime effort, j'essais de briser la glace avec mon marteau piqueur mais aucune de ses paroles glaciales ne se cassent. Alors, je frictionne paresseusement entre mes doigts gourds ce petit bout de nous qu'il nous reste, mais je crois qu'il a cessé de battre. Je le laisse expirer doucement entre ces doigts pressants qui l'achèvent en croyant le sauver. C'est est finit. J'aurai pourtant tout essayé... me dis-je, l'âme plus lègère.Le vent vient lapper mes doigts rouges de sang. Je suis neuve et pure à présent.
Et je m'en retourne d'où je viens, voir naître et mourir d'autres été et d'autres encore. Bonne nuit à tout ceux qui sont morts