Son crayon ne tient plus dans sa main.
Il remet chaque ligne à demain.
Il est loin, le temps du succès facile
Où sa plume gracile traçait son destin.
Son crayon ne tient plus dans sa main.
Il respire chaque ligne pour rien.
La poudre blanche, de l'intérieur,
Ne farde pas le fond d'un coeur.
Il prend un rail vers un ailleurs,
Mais la poutre flanche, les planches cassent,
Le train déraille gare Montparnasse.
Son crayon ne tient plus dans sa main.
Elle ne tremble plus mais reste lasse
Et laisse passer par paresse
entre le majeur et l'index
Les rêves usés de strass,
Les excès lassants de sexe.
L'ampoule crasseuse et dénudée
Qui enroule sa lumière de fumée
N'éclaire plus que la face immobile
D'un funambule tombé du fil.