Ce Dimanche à Etampes, il a couru sous la pluie, certainement.
Il rentre, se détrempe, en s'ébrouant comme un chien.
Ce Dimanche à Etampes, il a laissé ses mains
Sur le piano blanc de la pièce d'en haut où il a joué longtemps.
Abandonnées au salon, ses mains sont comme une invitation
A je ne sais quel voyage, a le suivre sans bruits sous l'orage,
A exposer son visage aux clapotis de ces doigts,
A la tempête de Barjavel, aux jeux d'eaux de Ravel,
A le suivre enfin, en je ne sais quel endroit.
Ce Dimanche à Etampes, il vient chercher son bien.
Il lit entre mes tempes que je l'ai suivi ce matin.
Récupère ses mains et me laisse là à mi-chemin
Sous la pluie diluvienne d'ivoire et d'ébène.