La tsarine Natacha regagne son palais de Nachodka.
La mandarine dans sa main, lui glace un peu les doigts.
Avec son hermine, sa chapka, la tsarine rentre à Nachodka.
Sa littérature de mousseline l'attend sur ses draps de soie.
Et c'est dans un bain de mousse fine qu'elle baigne ses évasions clandestines.
En quelques lignes elle s'évade là bas, en Chine, en France, au Panama;
Suit, d'un doigt délicat les histoires de rois, de princesse, de tsarines;
Se délectant autant des cartiers de mandarine que des chevaliers couronnés d'exploits.
Dans son palais de feutrine, la tsarine ne connaissait pas
Kafka ni Soljenitsyne , et serait pétrie d'effroi
Si la hâche de leur écriture venait frapper sa littérature
"d'un coup de poing sur (son) crâne" de platine.
La Sibérie n'existe pas, ni Alois, père maudit.
Et la tsarine dans son lit ignore le rouge du sang et du drapeau,
Ne connaît que le rouge ardent de son manteau.