Imbécile, as tu oublié les finitudes d'un coeur humain?
Cette pompe laborieuse dans une usine désaffectée que tu prenais pour le siège d'un courage illustre dans un somptueux palais.
N'as tu pas assez goûté la fadeur et l'inconsistance d'une chair molle et sanguinolente pour ne plus en faire cette nourriture qui t'affames ?
As tu oublié ce masque orné qui te rendais si aimable, pour paraître ainsi nu et repoussant devant cet organe qui se prétend mal voyant ?
Ridicule, tu t'agites et tu débordes comme une marmite grossière portée à ébullition et tu inondes de tes eaux dégoûtantes un amant fâché de cette brûlante passion.
J'avais oublié ce monstre énorme et sans visage qui offre dans l'espace immense de ses bras toujours ouverts un plaisir anonyme et infini. Détaché d'un corps sale et lourd, je rejoins encore cet ami de toujours, cet amant de tout temps qui, d'une humilité généreuse, m'avait toujours porté en passant pour un absent. J'offre ma foi passionnée à son géniteur véritable, cet étrange Dieu qui habite les rêves d'une immensité spirituelle.