Mercredi 13 février 2008 à 23:00
Je t'ais découvers allongé sur le papier glacé, entre de gros hommes moustachus et ventripotants. Toi, tu étais incroyablement jeune, terriblement jeune et beau, le regard lointain et clair, un visage d'enfant dont la courbe de la joue suit le parfait arrondi de la paume de la main. Tes mots...comme des coups de fouet, des zébrures d'éclairs dans un ciel nocture, des crachas dans un bénitier... unis entre eux par un drôle de rythme, une harmonie cinglante et hypnotisante. Je les imaginais dans ta délicate petite bouche avec un frisson d'excitation. Enfaite, ils seront toujours prononcés par ta main. Et les hommes ventripotents, dont les mots, à défaut du physique, se voulaient charmeurs, courbaient chaque expression de douceurs lourdes, de flatteries grandiloquantes et de fleurs trop parfumées. Ils étaient écoeurants. Comme si ce salop d'éditeur avait fait exprès de te présenter entre ceux là pour que la comparaison flagrante ajoute encore à mon trouble pour toi.
Tu ne peux pas savoir comme je t'aurais aimé, comme je t'aurais désiré...Je t'aurais peut-être même épousé, superbe enfant, si tu avais aimé les femmes et si ta mort n'avait pas précédée de cent ans ma naissance...