Dimanche 2 mars 2008 à 15:56

C'est dans le grenier, là où il est interdit de monter. Il y a un homme fou et noir qui joue de la guitare. Et il joue de la musique de fou et de la musique de noir. Dans le grenier, sur le fil de la musique, l'enfant trop curieux, sur son cheval à bascule se balance et la grand-mère trop fatiguée sur sa chaise à bascule se balance. Les parents qui dînent dans le salon se sont suffisement bouchés les oreilles pour ne plus l'entendre. De toutes manières, ils ne sont ni fous ni noirs et ils n'aiment pas la guitare. 

Samedi 1er mars 2008 à 22:13

La fin d'après-midi, un été. Je ne me rappelle plus l'année. Le soleil, joueur, s'est assit sur mes épaules. Il est si lourd qu'il applatit mon ombre parterre. Pourtant c'est moi qui ais mal aux pieds et qui ne veux plus marcher. Affreuses chaussures ! Le petit chemin de goudron me semble interminable. Je m'imagine la fraîcheur de la cuisine et une immense bouteille d'eau. Pour que ça passe plus vite je ferme les yeux. Ca a quelque chose d'effrayant et d'excitant de fermer les yeux en marchant, comme quand on ouvre les volets nu. C'est un défi, juste entre moi et moi; cependant,  tu  es mon complice involontaire. Ma main, glissée dans l'immensité de la tienne, ne craint rien, et ton ombre qui précède la mienne m'ouvre le chemin. Je ne sais pas à quoi tu penses parceque ta tête est loin de la mienne, même quand je renverse mon visage en arrière. Et toi non plus tu ne sais pas à quoi je pense, mais en jardinier attentionné tu cultives patiement tes semences en passant ta main sur ma tête.Alors je peux fermer les yeux tout le long du chemin de goudron,  je ne crains plus rien.

Mercredi 27 février 2008 à 19:59

Jean Sarkozy Charmant s'en fut fort fort lointain, et c'est ainsi que la France vécue heureuse et eut beaucoup d'enfants...

Ps: ressemblance frappante, n'est-ce pas ?

Mercredi 13 février 2008 à 23:00

Je t'ais  découvers allongé sur le papier glacé, entre de gros hommes moustachus et ventripotants. Toi, tu étais incroyablement jeune, terriblement jeune et beau, le regard lointain et clair, un visage d'enfant dont la courbe de la joue suit le parfait arrondi de la paume de la  main. Tes mots...comme des coups de fouet, des zébrures d'éclairs dans un ciel nocture, des crachas dans un bénitier... unis entre eux par un drôle de rythme, une harmonie cinglante et hypnotisante. Je les imaginais dans ta délicate petite bouche avec un frisson d'excitation. Enfaite, ils seront toujours prononcés par ta main. Et les hommes ventripotents, dont les mots, à défaut du physique, se voulaient charmeurs, courbaient chaque expression de douceurs lourdes, de flatteries grandiloquantes et de fleurs trop parfumées. Ils étaient écoeurants. Comme si ce salop d'éditeur avait fait exprès de te présenter entre ceux là pour que la comparaison flagrante ajoute encore à mon trouble pour toi.

Tu ne peux pas savoir comme je t'aurais aimé, comme je t'aurais désiré...Je t'aurais peut-être même épousé, superbe enfant, si tu avais aimé les femmes et si ta mort n'avait pas précédée de cent ans ma naissance...

Mardi 12 février 2008 à 18:43

Tous les matins on s'habille de sourire. Heureusement que personne ne nous voit nus.  Tous les matins on se polit les ongles pour ne pas trop griffer. On se polit la peau pour être doux au toucher. On se polit la voix pour être doux à l'oreille. On se polit tout entier pour toujours ricocher et ne pas couler. Et on nous trouve beaux! Ha vouai , qu'est ce qu'on est beaux quand on ne  se ressemble plus. Qu'est ce qu'on est beaux quand on se badigeonne la gueule de couleurs chimiques qui nous éloignent de notre triste nature. C'est fou ce qu'on se sent laids, c'est fou ce qu'on nous trouve laids quand on est simplement humains.

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