Nous ne jouons pas non.
Nous ne faisons pas semblant.
Aveugles,
Nos regards se voilent de blanc
Et nous descendons dans le foyer brûlant
De notre solitude.
Tes mains qui tremblent
Comme des araignées fiévreuses
Sur mon corps qui tangue
Ne mentent pas.
Elles cueillent mon inquiétude,
Lierre qui nous enlace.
Suis-je lasse, vraiment,
suis-je souvent lasse,
De traîner ma langueur d'hier
Quand mon coeur amer
Me revient aux lèvres
Sous les assauts de la houle.
Au milieu de la foule,
Je suis charnelle, étrangère.
J'ai les yeux ouverts.
Exsangue, je me rappelle
Le grouillement arachnéen du sang
Du temps où mon coeur
Battait sous mes paupières.