Saisie dans le va-et-vient nocturne de cette nébuleuse d'étrangers familière et de ses proches qui nous frôlent et semblent pourtant si lointains.
On se prend, on se lâche les mains, on se bouscule on s'appelle en criant, on se sourit furtivement, tous ingurgités et recrachés par ces bouches de béton.
Et je réalise soudain comme ce rire plein d'air que je donne encore et encore, me remplissant et me vidant comme une pompe, je réalise comme il se désagrège dans ces nuages lourds et opaques qui m'entourent.
Peut-être enfin qu'il n'est pas vain, mais toujours condamné à être sans retour. Toujours épuisé dans une bouche sèche qui, à bout se souffle de ses courses éffrenées, ne sait trouver en elle la force d'offrir un souffle nouveau.