Cette victoire superbe, doucement esquissée, étape par étape. Cette victoire à laquelle je ne crois pas encore, si souvent remise en question. Cette victoire si lointaine hier.... et pourtant, je regroupais encore sous mes pieds tous les escabeaux du monde, malgré mon vertige, pour pouvoir la toucher du doigt. Ce souhait de victoire, sur soi, de s'élever,cette sorte de secret. Et enfin, cette belle victoire, cette victoire entière, contre l'égarement lâche, l'abandon de tout ce qui est cher, des autres.
Cette victoire là est celle dont je jouis aujourd'hui.
Bien d'avantage que ma victoire, elle est la victoire sur les rapaces et les hyènes qui se flattent d'arracher une réussite morte. Elle est la victoire sur ces hommes-bestiaux, qui bavent de rage de vaincre et, toutes griffes dehors, déchirent ce qu'ils désirent le plus en croyant le serrer dans leurs poings. Elles est la victoire immense et silencieuse contre ces cris vaniteux que l'homme débile destine à lui même, quand, trop fier d'avoir écrasé ses semblables, il croit avoir atteint le succès.
Cette victoire là ne connaît pas de chaînes à la hauteur de sa force, et celui qui veut la dompter pour sa gloire s'enchaîne à elle comme un esclave à un cheval au galop, condamné à être traîné toujours dans la boue.