Lundi 28 mai 2012 à 23:27


http://libelll.cowblog.fr/images/spiritefreefr.jpg

 C'était à l'orée du rêve
Où seule sur la grève
J'adorais un monde étranger
Pionnière, peut-être,
J'allais le pas léger
Avant les premiers déluges
où l'ombre, triste refuge,
Accueillait les âmes éplorées.
J'implorais avec le coeur
Dans la langue des voyageurs
Qui ne connaît pas d'alphabets,
A l'heure où la lumière naïve
Brillait de son ardeur native,
A l'heure où je n'étais pas née.
C'était à l'orée du rêve,
là où remonte, fugitive,
la réminiscence captive
Qui roule sous la paupière
Au réveil.


Vendredi 11 mai 2012 à 18:30

http://libelll.cowblog.fr/images/captured2019e0301cran20110915a0300130650.png
 



Après quelques années, je constatais avec amusement le retour vers moi, comme les feuilles ramenées inexorablement par le vent en automne, de quelques personnes lointaines qui s'en étaient allées et, devenues atones, avaient perdu leur voie, en chantant la joie des amours estivales, pareilles à la cigale qui, perdue, revenait ensuite sur ses pas après les premières peines.
Un souvenir fugitif, une sensation, une illusion me ramenaient ces pauvres êtres qui magnifiaient avec les ornements de leurs fantasmes ce qu'ils prenaient pour un âge d'or perdu au regard de la peine qui les accablait alors. Je leur laissais  ce qu'ils avaient de plus précieux, ce rêve fumeux, en m'évanouissant à nouveau devant un désir qui ne m'était pas dû, comme les feuilles poussées inexorablement en automne qui fuient, se recroquevillent et meurent d'une danse telle qu'on leur prêterait  une vie autonome.

Samedi 5 mai 2012 à 0:05

http://libelll.cowblog.fr/images/mephistoshymneandieschoenheitf0b7c8e9.jpg



 Son crayon ne tient plus dans sa main.
Il remet chaque ligne à demain.
Il est loin, le temps du succès facile
Où sa plume gracile traçait son destin.
Son crayon ne tient plus dans sa main.
Il respire chaque ligne pour rien.
La poudre blanche, de l'intérieur,
Ne farde pas le fond d'un  coeur.
Il prend un rail vers un ailleurs,
Mais la poutre flanche, les planches cassent,
Le train déraille gare Montparnasse.
Son crayon ne tient plus dans sa main.
Elle ne tremble plus mais reste lasse
Et laisse passer par paresse
entre le majeur et l'index
Les rêves usés de strass,
Les  excès lassants de sexe. 
L'ampoule crasseuse et dénudée
Qui enroule sa lumière de fumée 
N'éclaire plus que la face immobile
D'un funambule tombé du fil.







Lundi 20 février 2012 à 17:11


http://libelll.cowblog.fr/images/images-copie-1.jpg

Un peu vieilli, plus de ma génération,
Il chevrotait encore deux ou trois chansons
Pour ne pas qu'on oublie qu'il était beau garçon
Mais rue Rochechouart il était trop tard.

Au crépuscule de la hargne vigoureuse,
Avec le dégoût des conquêtes amoureuses,
Papa perdu prie pour ses filles sur l'autel
De la porte de la Chapelle.

Comme une traînée de mascara:
"Je suis triste comme le clown Zapata"
Papa pervers ne se reconnaît pas
Sur le papier glacé des premiers pas

Et l'écoulement sadique de la jouissance
Qui remonte par  l'aveu de repentance
Du creux de son pantalon à ses yeux
Rend mon sot coeur fièvrement amoureux
De ces soubresauts aqueux
Des derniers sursauts de sa...


.







Samedi 14 janvier 2012 à 17:44

http://libelll.cowblog.fr/images/jaime10.jpg
Le sifflement de la flûte de Pan
Me rappelle le temps 
où les feuilles tombant
s'en revenaient tournoyant
A la boîte de Pandore

Ces saisons de cuivre
et d'or des premiers 
âges d'or où l'eau qui dort
Sortait à peine de sa source
Et où la nature rousse
Semblait s'éveiller encore
Pour la première fois

Suivant le mouvement
Contraire à ses lois
Rajeunissant en revenant
sur ses pas.

<< Page précédente | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | Page suivante >>

Créer un podcast